Ça fait seize ans que je braille dans un micro, à bouffer des kilomètres de bitume pour jouer dans des endroits sales et humides. Tout ça dans le but de vendre quelques cd et tee-shirts aux aficionados d’une scène musicale underground parfois trop méconnue par rapport à l’investissement dont certains font preuves. Je ne joue plus vraiment cette musique car je ne m’y reconnaissais plus, j’avais envie d’explorer d’autres horizons. Mais ce que j’en retire, c’est qu’on ne s’est jamais posé de questions de faisabilité dans le punk/hardcore. On se contente de monter un projet et de faire en sorte qu’il tienne la route malgré toute la logistique que ça implique. Que ce soit la composition, les répétitions, l’enregistrement, le booking, les artworks, la location de vans, le merch, la communication… tout le monde s’est organisé pour que vive un domaine artistique en complète autonomie, sans l’aide de quiconque.
Je ne vois pas pourquoi, moi qui nourrissais cette envie de faire du cinéma depuis gamin, il était impossible de faire un film sur cette même volonté de travail. Si tous ceux que j’avais rencontré dans ce milieu m’ont dit qu’on ne pouvait rien faire sans enveloppe, c’est simplement qu’ils ignoraient ce qu’on peut faire avec un travail acharné et des potes prêts à s’investir. Je crois qu’on peut dire que « Tocards » existe simplement parce que j’en ai eu assez d’attendre. Je voulais prouver que si on peut faire de la musique en DIY, on peut aussi le faire dans le domaine du cinéma. J’ai suffisamment bossé durant toutes ces années pour accumuler une bonne partie du matériel nécessaire. Il ne restait plus qu’à remonter les manches et s’y mettre.
Deux ans plus tard, soit ce vendredi 19 Janvier, j’ai pu célébrer deux ans de travail acharné avec la diffusion en avant-première de « Tocards », entouré de tous ceux qui ont rendu ça possible.
Un grand merci à Greg de m’avoir suivi dans cette aventure et d’avoir su jongler avec mes travers et mes délires monomaniaques lors du tournage et de la post prod.
Un énorme merci à Anthony Huet aka Bouba et Julien Levitre d’avoir accepté de jouer dans ce film, d’avoir joué le jeu, de vous être impliqués, d’avoir posé des congés pour que ce soit réalisable. Mais surtout merci de m’avoir fait confiance et de vous être plongés à l’aveugle dans l’aventure. Et tout ça avec le sourire en plus.
Merci à Olivier Delahaye, Nautylus Prod, qui s’est chargé de la prise de son et du mixage ainsi que de certains morceaux de la B.O. Ça fait huit ans que lui et moi on bosse ensemble sur divers projets et qu’on se file des coups de pattes. Je suis content d’avoir pu compter sur son professionnalisme et son talent.
Merci à David Boutigny, pour son morceau sur la bande originale du film, son travail en collaboration avec Olivier sur le tournage et son investissement. Le seul mec à accepter de faire les trucs les plus sales que personne d’autre n’aurait le courage de faire. Même s’il est fâché avec la ponctualité, ça reste le dernier à partir quand il faut s’investir jusqu’à l’épuisement.
Merci à Angus d’avoir accepté de se faire maltraiter durant ce tournage et à Charly et Julie, ses parents, qui nous ont laissé flinguer toute son éducation. Merci à eux de s’être déplacés quotidiennement pour assurer la présence de leur fils.
Merci à Ludovic Duhamel, d’avoir accepté de tourner en caleçon en haut d’une falaise au milieu des serpents et par un temps glacial.
Merci à Sandy Charbu, Davy Blot, Fouce Delahaye, Cédric Pastrimaux, Cyrille Badaille, Fidji Badaille, Cyrille Poquet et Alex Angebeau d’avoir campé vos rôles dans des conditions pas toujours évidentes et sans jamais vous plaindre, d’avoir donné de votre personne pour que ce film puisse voir le jour.
Merci à Damien Michel et Baptiste Evrard d’avoir accepté de jouer avec moi des rôles assez succincts mais qui mettaient en péril toute crédibilité et toute virilité ad vitam eternam.
Merci à ma femme Cécile, qui a tout mis en oeuvre pour qu’on ait jamais le ventre vide, qui a couché les plus bourrés d’entre nous et servi le café à ceux qui se levaient les premiers. Pour ses nombreux coups de mains et la coupe de cheveux improbable de David.
Merci à Guillaume Brennetot, pour l’affiche du film qu’il a réalisé.
Merci à l’OMNIA République, Jean-Marc Delacruz et Hervé Aguillard de nous avoir ouvert les portes de leur cinéma et de croire en ce projet.
Merci à Sébastien Saunier d’avoir pris des photos vendredi soir pour que cette soirée puisse être immortalisée, comme à chaque événement. On oublie trop souvent de le remercier…
Merci à tous ceux qui m’ont fait confiance durant toutes ces années et qui m’ont permis d’évoluer en tant que réalisateur/scénariste/cadreur/monteur/truquiste et j’en passe. Merci à tous les groupes qui m’ont sollicité pour leurs clips, aux potes qui ont eu besoin de mes services pour la publicité de leurs activités, à Guillaume qui me fait taffer depuis six ans et tout particulièrement merci à Pierre Lemarchand qui m’a envoyé sur tous ces ateliers d’éducation à l’image et dont je ressors à chaque fois un peu plus grand.
Globalement merci à tous d’avoir été là hier, de vous être intéressé au projet et de le faire vivre comme vous le faites. Les court-métrages n’ont que très rarement un tel rayonnement médiatique et un tel engouement du public.
On va désormais faire vivre « Tocards » dans tous les festivals qui voudront bien de nous. L’inscription à ces derniers implique une close d’exclusivité, le film ne sera donc visible en ligne que dans un an. Mais on va mettre cette année à profit avec Greg pour travailler durement sur le prochain projet dont l’écriture devrait s’achever dans les semaines à venir. S’en suivra la production avec une équipe technique élargie et des ambitions revues à la hausse.
J’ai également à titre personnel, d’autres projets qui vont voir le jour. Vous saurez tout en temps et en heure.
Merci encore.
Michael Leclere