Ça fait seize ans que je braille dans un micro, à bouffer des kilomètres de bitume pour jouer dans des endroits sales et humides. Tout ça dans le but de vendre quelques cd et tee-shirts aux aficionados d’une scène musicale underground parfois trop méconnue par rapport à l’investissement dont certains font preuves. Je ne joue plus vraiment
Voilà, le montage est fini. On manque cruellement de recul pour savoir si c’est vraiment bien mais on se plait à le croire.
Ca fait deux mois que le tournage du moyen-métrage « TOCARDS » est terminé. Nous sommes entrés dans une phase de post-production particulièrement longue et méthodique où Greg et moi-même ne laissons rien au hasard, de façon purement autistique.
J’ai mis pas mal de temps à me motiver pour écrire ces quelques lignes. La redescente post-tournage et la fatigue ont eu raison de moi. J’ai l’impression d’avoir le corps de Stephen Hawking qui aurait traversé l’atlantique à la nage et le cerveau de Nabilla après une partie de Scrabbles.
Deux semaines pour racler le fond. C’est le temps qui nous reste pour finaliser la préparation du film « Tocards ». Nous avons les autorisations des différents lieux de tournage, le casting est complet, la production quasiment finie, les costumes et les accessoires commandés et reçus.
Depuis que je suis môme, je nourris cette ambition de réaliser mes propres films. À tel point, que je n’ai pas été foutu de prendre en considération la moindre perspective d’avenir qui aurait pu m’assurer un CDI, un crédit immobilier, une voiture de fonction et les chèques-vacances. Vous savez, histoire d’aller brûler sous le soleil, au bord de la piscine du Club Med, entre deux corps spongieux suintant le saindoux pendant que ta femme fantasme sur le prof d’aquagym et que tes mômes te font le portefeuille dans ton dos.
Michael Leclere 